Un rejet de l'aseptisation sonore
L'un des grands moteurs de ce retour au brut réside dans une sorte de rejet de l'esthétique sonore moderne. Avec l'arrivée du logiciel Pro Tools dans les années 90 et l'essor des productions numériques, le métal, comme d'autres genres, a vu une domination progressive de mixages ultra-sophistiqués. Chaque note, chaque battement de grosse caisse pouvait être retouché ou parfaitement calé sur le métronome. À tel point que certains albums récents, bien qu'impressionnants techniquement, finissent par manquer de ce "grain" organique que les fans associent à des enregistrements authentiques.
Prenons l'exemple du "loudness war", cette lutte pour des niveaux sonores toujours plus élevés, qui a débuté dans les années 90. Cette surcompression sonore réduit la dynamique des morceaux, effaçant les contrastes entre les parties calmes et les explosions instrumentales. Résultat : une production souvent impressionnante en surface mais fatigante à l'écoute et dénuée d'âme. À l'opposé de cela, certains groupes et ingénieurs du son choisissent de revenir à des mixages dynamiques et rugueux, où chaque instrument conserve son relief.